Journée 3 du congrès d’hypnose de Clermont-Ferrand 2017
Hello tout le monde,
Troisième journée de congrès : aujourd’hui le côté intello. Hypnose et neuroscience , éthique et tutti quanti. Alors comment vous dire que l’hypnose réduit la pensée analytique, qu’elle améliore l’attention (focalisation et absorption) et qu’il existe un découplage du contrôle exécutif (une dissociation). Ca jette dit comme ça : non ?
Ce qui se passe dans le cerveau pendant une séance d’hypnose
IRM et hypnose
Alors rajoutons une couche : l’IRM fonctionnelle faite pendant une séance d’hypnose montre que le flux sanguin cérébral augmente dans la zone cingulaire antérieure, qu’il y a une activation des cortex sensoriels, visuels et moteurs et une augmentation du flux sanguin dans les structures cérébrales impliquées dans l’attention (le thalamus médian, le cortex cingulaire antérieur). C’est dit !
Est-il possible de ne plus avoir peur ?
Une fois le côté science dure passé, une petite dame nous a expliqué que le circuit de la peur passe par l’amygdale (une structure en forme d’amende située plutôt au centre du cerveau). Ça on le sait : mais……… des scientifiques américains ont travaillé avec « la femme, qui n’avait presque pas peur » : une patiente atteinte d’une maladie rare, qui calcifie l’amygdale et qui a donc un circuit de la peur, qui ne fonctionne plus. Elle pouvait se faire agresser dans la rue ou caresser des bêtes exotiques, qui me font fuir, sans ressentir ou manifester de la peur. Sauf que : quand elle respire un mélange gazeux, qui induit des sensations d’asphyxie, elle a peur !! Donc ça veut dire qu’il existe un autre circuit que celui qui passe par l’amygdale, qui peut aussi véhiculer la peur. Lequel ? Eh ben les scientifiques y travaillent.
L’éthique en hypnose
En grande séance plénière, un philosophe nous a parlé de l’éthique en hypnose. Le premier texte d’éthique est pour lui le serment d’Hippocrate. Ensuite nous sommes passés à Kant : chaque personne est singulière et unique et l’homme n’est ni un individu, membre d’une masse, ni un objet. Ce qui veut aussi dire que la personne est une fin, mais pas un moyen (qs l’hypnose de spectacle où on peut considérer que la personne est utilisée pour mettre en valeur le fascinateur et lors de laquelle la liberté de la personne est réduite).
En hypnose thérapeutique, le patient est un agent actif à part entière et le but est d’augmenter son potentiel et donc sa liberté. Toute l’éthique applicable à l’hypnose découle de l’article premier de la déclaration des droits de l’homme : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ». Ecouter Christian Godin, qui parlait avec beaucoup de simplicité d’un sujet aussi important et débattu, quand on parle d’hypnose, était passionnant.
Voilà, sur ces bonnes paroles, je vous laisse
Dr Marie-Louise Felten